Canal
des Deux mers : un patrimoine qui doit demeurer vivant
En
plus d’être un ouvrage remarquable, classé à l’UNESCO, le
Canal des Deux mers représente avec la chaîne des Pyrénées le
seul trait d’union de l’euro-circonscription du Sud-Ouest.
Des
arbres malades
La
campagne d’abattage des platanes touchés par le chancre coloré
est entrée dans une nouvelle phase. Le temps que les nouvelles
espèces plantées arrivent à taille adulte, le paysage sera
profondément métamorphosé, à commencer par son aspect ombragé.
Lorsqu’on sait qu’une meilleure gestion de la crise en
Haute-Garonne a permis de préserver des secteurs entiers et que les
Amis de la Terre alertaient sur le phénomène depuis des années, il
y a de quoi enrager.
Le
danger des partenariats public/privé
Surtout
que cette replantation n’est pas sans coût. Etant donné le
désengagement de l’Etat, d’aucuns proposent de se tourner vers
les capitaux privés. Oui mais ce genre d’alliances se fait
rarement sans contrepartie. Début 2011, la Lyonnaise des Eaux a pris
pied à Castets-en-Dorthe, premier port sur le Canal latéral à son
débouché dans la Garonne. Conséquence : le quai public construit
par VNF pour les bateaux de commerce s'est retrouvé englobé dans la
concession et s’y amarrer est devenu payant. N’oublions pas que
dans la gestion du Canal, un aspect est hautement stratégique : la
maîtrise de l’eau. En la matière, un gestionnaire privé n’aura
certainement pas les mêmes objectifs qu’une collectivité. Pour
l’instant, l'Association des 148 communes riveraines, s'est
heureusement prononcée pour une gestion publique des ports.
La
relance du fret
Profitons
de ces nouveaux défis pour réfléchir à l’avenir de cette voie
d’eau. Pourquoi ne pas lui donner un nouvel élan économique en
revenant à sa vocation première, le transport de marchandises ?
Comme c’est le cas dans le Nord-Ouest de l’Europe maillé par un
réseau dense de petits canaux, les petits gabarits pourraient offrir
sur le Canal latéral de réelles possibilités commerciales. Sur le
Canal du midi, malgré des contraintes plus lourdes, des niches
restent à explorer et les projets ne demandent qu’à éclore.
Quelques mesures simples seraient à prendre. Avec l'automatisation
des écluses, l'envasement du canal, la diminution de l'amplitude
d'ouverture des écluses et la priorité donnée au tourisme, les
temps de navigation augmentent et les capacités de chargement
diminuent sans cesse.
Un
levier contre le changement climatique
Le
“fluvial”, moins polluant que la route, est de fait un levier
important pour infléchir les émissions de gaz à effet de serre.
Or, en 2009, les échanges entre le Languedoc Roussillon, Midi
Pyrénées et l’Aquitaine s’élevaient à environ 9 millions de
tonnes de marchandises. Le transfert d’une partie de ces
marchandises vers la voie d’eau contribuerait à remplir ces
objectifs et devrait être facilité par l’écotaxe à venir.
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